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Je me réveille tout seul à 07h30. Je ne me sens pas fatigué, pourtant je me suis endormi à deux heures. Comme j’ai fait des siestes avant, cela doit faire le compte d’heures. Il faut que je fasse des courses à la supérette dans peu de temps. Je ne sais pas s’ils auront ce que je cherche, mais je vais essayer quand même. Avec de la compote, du fromage râpé pour mes pâtes, de l’eau pétillante, un Monster ou deux selon ce qu’il y a de disponible. Ensuite, je prendrai des truffes pour la journée. Ça coûte les truffes, mais cela me permet de garder mes réserves de weed presque intactes. J’en suis là. C’est triste.
Je bois mon thé en écoutant de la musique électronique, cela m’endort un peu. Ah oui, je devrais acheter du café aussi, ce qui coûte très cher mais bon, sans café, la vie est difficile. Je termine mon thé, parce que je n’ai plus que cela. Ce n’est pas si mauvais que cela au réveil, mais cela ne vaut pas un bon Monster bien crade. Je vais faire mes courses maintenant.
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Voilà, les courses pour deux jours sont faites. Je suis tranquille pour la journée et même plus. Je prends deux truffes, je m’ouvre un Monster bien sucré et je vais voguer tranquillement sur le temps, sans même m’en rendre compte, ce sera parfait. Je ne bois que la moitié du Monster parce que c’est trop sucré. Je boirai la seconde moitié ce soir ou dans l’après-midi, mais pas maintenant.
Je sens les truffes qui commencent à faire effet, la journée sera belle. J’ai encore deux semaines avant le psychiatre et trois semaines avant le dentiste. Ce qui me laisse beaucoup de temps pour faire mes trucs dans mon coin. Je pensais que c’était dans une semaine, mais non.
Je prends cher pour juste deux grammes de truffes. Je me prends une claquasse derrière les oreilles, mais méchant quoi. Bizarrement, je ressens de la fatigue, alors que jamais avec les truffes normalement. Je n’ai peut-être finalement pas assez dormi. Mais je n’ai pas envie d’aller au lit, je veux profiter de mon high le plus longtemps possible. Mais ce n’est pas possible, j’ai trop besoin de dormir. Tant pis, je me relèverai encore high normalement. Je vais juste passer une heure au lit, pas plus.
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Je me réveille au bout d’une heure avec mon réveil. Le truc bien avec les truffes, c’est qu’on peut faire la sieste, on est toujours high au réveil, contrairement à la weed où le high part dans le sommeil. Je prends un troisième gramme, parce que j’en ai envie, c’est tout. Je veux passer une belle journée, comme hier, mais plus paisible et avec moins voire pas de weed.
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Je me fais un café. En fait il me restait une capsule pour ce matin, mais j’ai oublié d’où le thé. Ma sieste m’a fait beaucoup de bien, j’en avais besoin. Et ne pas dépasser une heure est très bien comme chose. Sinon je sais que je peux dormir longtemps, mais je rate ma journée, je rate mon high, je rate tout.
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Planet of Zeus — Loyal to the Pack (2016)
Du Rock assez traditionnel apparemment. Je ne connais pas ce disque du tout. Je suis assez déçu, je ne vais pas le garder. Je lance un shuffle de ma musique analogique, cela commence par Bongripper, c’est tout de suite mieux.
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Je me fais un autre café. J’en ai toujours envie avec les truffes, c’est bizarre, j’avais déjà remarqué ça avant. Sinon, je ne suis plus trop café ces derniers temps. Donc une drôle d’envie, mais ça passe bien. Ah, la musique que j’écoute est bien bonne, ce shuffle commence bien, que de la qualité. Le troisième gramme de truffes passe bien, je suis parfaitement heureux comme ça. Je sais désormais que je peux manquer de weed, j’aurais toujours les truffes à la place au cas où. Un peu cher, mais passable le temps que je jardine correctement.
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Je pense à mon chat, à sa tumeur, il ne passera probablement pas l’année. J’essaie de me faire à l’idée. Ce n’est vraiment pas facile. J’y suis tellement attaché et lui aussi est tellement attaché à moi. Mais tant qu’il est en forme, malgré la tumeur, je le laisse vivre tranquillement. Quand ce ne sera plus possible, qu’il ne se sentira plus bien, j’irai le faire euthanasier, ce sera terrible, mais je préfère à une opération où il sera trop vieux pour survivre, il a probablement 18 ans cette année. Il ne prend que très difficilement les médicaments. C’est comme ça, j’ai décidé qu’il aurait une belle fin de vie, je m’en occupe vraiment beaucoup, je ne le contrains en rien, il mange autant qu’il veux, sa litière est toujours propre, je lui fais des câlins au moins dix fois par jour, il est heureux. Voilà ce qui m’attend. Ce sera l’enfer, je me roulerai dans la drogue à coup sûr, tout me rappellera sa présence, des poils de chat à l’infini. Je ne désire pas d’autre chat, c’est le dernier chat de ma vie. Le chagrin sera énorme déjà. Je ne veux plus ressentir cela. Voilà, les choses sont dites, ce sera comme ça la fin. Probablement en fin d’année, peut-être plus tôt même. On profite au maximum du temps qu’il nous reste ensemble. Le chat est content, il ne se rend compte de rien et c’est tant mieux, c’est le but. Cette année sera une année de merde. La maison qui va partir, le chat qui va partir, il ne me restera rien à faire d’autre que me défoncer jusqu’à ce que je sois trop vieux pour maintenir une vie et j’irai me faire euthanasier, comme le chat et on se retrouvera en particules dans l’univers ensemble, ce sera bien ainsi.
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En plus en fin d’année, il faudra que je refasse mon dossier pour l’AAH, ce qui me stresse toujours énormément. On va dire que cette année est pourrie et ne plus y penser du tout. Faire les choses au mieux pour le chat, puis pour moi. Je suis triste comme une pierre. C’est bizarre qu’on dise cela. Je suis une pierre, donc je suis triste. Il ne reste que la drogue pour faire semblant d’être bien dans ma vie. Toujours de la drogue, toujours plus de drogues.
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Je vais terminer mon Monster du matin, plein de sucre, je m’en fiche si cela me fait du gras, je ne suis pas intéressé par mon corps, je m’en fiche. Tant qu’il est suffisamment en forme pour faire le strict nécessaire, cela me convient. Je n’aurai plus jamais de compagne. Je ne garde que Lucile comme personne que j’aime. Et on ne se voit pas, c’est mieux comme ça, je préfère la solitude à tout. Être seul et drogué est mon but dans la vie. Ce qu’il y a de bien avec les truffes, c’est que ça anesthésie le cerveau, on accepte plus facilement les choses, on se dit que c’est la vie, que c’est comme ça, qu’on ne peut rien faire de plus. Je ressens ça maintenant. Je sais que c’est la merde, mais la drogue me permet d’y faire face, à peu près.
Je vais arroser et nourrir mes plants de weed, ce ne sera pas une bonne récolte, tant pis, je ferai mieux cet été. Aujourd’hui, je suis quand même spécialement déprimé. Je vais aussi fumer un peu de hasch ou de weed, du hasch plutôt, avec du tabac, cela me fera du bien. Je fume donc, puis je caresse le ventre du chat qui est sur le dos à côté de moi quand je fume. Je reste un moment avec lui, il est heureux, cela se voit. Moi je passe une journée de merde, alors je sors l’artillerie lourde des drogues mélangées. Ensuite, dans peu de temps, ce seront les médicaments qui s’ajouteront, c’est de la drogue sans fin, c’est tout à fait ce qu’il me faut pour survivre.
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Le tabac et le hasch ont donné cette odeur bien particulière à mon séjour. Je vais essayer de penser à autre chose que ce qui me rend vraiment triste. En plus, je m’inquiète pour mon père dont la santé décline aussi. Les années qui viennent seront sombres, je le sens au plus profond de moi. Donc il faut que je pense à autre chose, mais je ne sais pas quoi. Me perdre dans la musique est tout ce que je peux faire.
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Je pourrais jouer de la musique, lire, me détendre comme ça ou être un minimum actif. Mais je ne le peux pas. Je n’ai la motivation de rien aujourd’hui alors j’écoute de la musique, je ne vois rien de mieux à faire. En plus hier, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai nettoyé en grande partie l’appartement, c’est étrange, mais tant mieux.
The Doors passe dans mon shuffle, cela me fait du bien. Cela me fait toujours du bien d’écouter The Doors.
Le soleil sort quelques rayons, essayons de ne pas passer toute la journée dans la tristesse.
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Je décide de manger, le hasch m’a donné un peu faim. Ce n’est pas si mal de faire les pâtes de la journée. Je n’ai pas besoin de plus que ça. Je mange mes pâtes, je donne à manger au chat, ensuite il vient se faire câliner sur mes genoux. Il se couche sur mes genoux un moment ensuite. Mais l’équilibre est instable, donc il va probablement aller se coucher dans le canapé ou le fauteuil. Manger m’a donné un peu sommeil et j’avais envie de reboot un coup mon cerveau. Voilà qui est fait, j’ai dormi correctement jusqu’à 15 heures en gros. Je prends mes médicaments en me levant, j’aurais dû les prendre avant de me coucher, mais j’ai oublié. Je me mets un rappel pour descendre la poubelle à 18h30. Je pense que je vais fumer encore, aujourd’hui, rien ne va, donc autant tout oublier.
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Gomer Pyle — Before I Die I… (2020)
Du très bon Stoner Rock.
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Je me fais donc une pipe débordante de weed, je vais être éclaté dans quelques minutes. J’ai trois heures à bloquer avant de descendre la poubelle. Je trip total, je suis dans mon vaisseau spatial là.
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Je suis au taquet de mes drogues là. Physiquement et mentalement, ça ne tourne plus rond, tout est étrange et compliqué, parce qu’on voit les choses dans leur profondeur et pas seulement à la surface. C’est quand même drôle de se rendre compte que c’est lorsque l’on est le plus high que l’on est le plus conscient. L’état normal est une mémoire de l’oubli. Et les gens restent coincés. Mais voir la vérité burine les corps et les esprits, on n’en sort jamais totalement indemne.
J’ai du mal à taper du texte. Je me rends compte que ma robe de chambre attire la fourrure du chat vu de très près. C’est vraiment étonnant. Le disque s’égrène, bizarre et je caresse le chat. Puis je me lève, je vais manger de la compote avec des morceaux dans le pot, puis je reviens dans le séjour, il faisait un peu froid dans la cuisine, alors je mets un petit peu de chauffage parce que je suis limite côté chaleur. Je me demande depuis combien de milliers d’années on a su faire un jardin ?
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Der Weg einer Freiheit — Finisterre (2017)
Progressive Black Metal de qualité.
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Je suis tellement éclaté que je ne résiste pas à la tentation de boire un deuxième Monster de la journée. Ce n’est pas malin, surtout qu’ils sont sucrés, mais je m’en fiche. Il n’est que 17 heures, l’heure de la soirée, j’ai fermé le rideau, il fait un peu plus chaud, le chat est allé dormir pour de bon dans le fauteuil. Le disque est vraiment bon et vraiment progressif avec des parties très calmes.
Je sais aussi pourquoi j’ai plus froid aujourd’hui, c’est parce que je n’ai pas de Damart en haut (d’ailleurs je devrais faire une machine rapidement), j’estimais que ce n’était pas nécessaire après ma douche. Erreur, il fait encore frais mine de rien. On n’est pas encore en mai.
Le disque est excellent, même si je me perds un peu à faire n’importe quoi sur internet, à regarder cette connerie de Twitter, ce genre de choses débiles.
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À la fin du disque, je vaque un peu dans l’appartement, je remplis une poubelle et je la descends dans un état pitoyable, mais comme c’est lundi, tout est fermé et il n’y a personne dans les rues à cette heure.
Je remonte pour bloquer jusqu’à 21 heures. Je prends mes médicaments. Je n’ai pas aimé cette journée, je la finis mieux qu’au départ je suppose. Je vais regarder un film ou une série maintenant, ça le fera avec un bon café dans la nuit.
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